Que disent les textes ?
Commençons par le Concile, et plus particulièrement par la constitution Sacrosanctum Concilium sur la Sainte Liturgie (Préambule) : 1. Puisque le saint Consile se propose de faire progresser la vie chrétienne de jour en jour chez les fidèles; de mieux adapter aux nécessités de notre époque celles des institutions qui sont sujettes à des chzangements; de favoriser tout ce qui peut contribuer à l'union de tous ceux qui croient au Christ, et de fortifier tout ce qui concourt à appeler tous les hommes dans le sein de l'Eglise, il estime qu'il lui revient à un titre particulier de veiller aussi à la restauration et au progrès de la liturgie. 3. C'est pourquoi le saint Concile estime qu'il faut pour l'avancement et la restauration de la liturgie, rappeler les principes qui suivent et fixer les normes pratiques. 4. Enfin [ ] il souhaite que, là où il en est besoin, on les révise [NDR : les rites officiellement reconnus] entièrement avec prudence dans l'esprit d'une saine tradition et qu'on leur rende une nouvelle vitalité en accord avec les circonstances et les nécessités d'aujourd'hui. dans le préambule de la Présentation Générale du Missel Romain : 15. De la sorte, tandis que l'Eglise demeure fidèle à sa charge de maîtresse de vérité, en gardant ce qui est ancien, c'est à dire le dépôt de la Tradition, elle accomplit aussi son devoir d'examiner et d'adopter prudemment ce qui est nouveau. (Mt 13, 52) [ ]
Et en guise de commentaire Si l'on regarde ces extraits, on s'aperçoit que Tradition et Innovation sont liés systématiquement. Et d'autres passages, nombreux, de ces deux textes, vont dans le même sens : restauration et progrès / avancement et restauration / saine tradition et nouvelle vitalité / ce qui est ancien et ce qui est nouveau. Dans son invitation à faire de cette année 2005 l'année de l'Eucharistie, le pape n'hésite pas lui non plus à appeler à la créativité, à l'innovation dans la liturgie, ceci, bien entendu en restant dans le cadre qui fait de nos rassemblements des célébrations chrétiennes, mais dans le but de faire vivre une traition, donc, si besoin, comme le souligne le Concile, en adaptant ce qui doit l'être. Garder la Tradition telle qu'elle, comme une relique, c'est à coup sûr la faire dépérir. Enfin, au moment ou le CNPL (Centre National de Pastorale Liturgique) travaille sur le projet d'une nouvelle Vulgate, en français, c'est à dire d'une traduction de la Bible qui soit à la portée du plus grand nombre, croyant ou pas (tout comme St Jérome a traduit en son temps la Bible en latin pour qu'elle soit accessible à chacun, pour vulgariser la Parole, d'om le nom de Vulgate), comment ne pas aller dans le même sens en faisant de nos liturgies, dans les gestes, dans le langage, dans la musique et les chants, dans l'espace et le décor, non pas un rite réservé à une élite seule capable de comprendre, mais une célébration où chacun se sente invité, accueilli, reconnu ? Alors, allons-y, courage, avançons au large, formons-nous pour innover là où c'est nécessaire, pour que vivent nos liturgies, pour que vive la Tradition.
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